Phonozoic Text Archive, Document 137
Le Comte Th. du Moncel's description of the Lambrigot Phonograph
From the printed record of American Graphophone Company vs. United States Phonograph Company. Cited as from Le Comte Th. du Moncel, Le Téléphone, le Microphone et le Phonographe. Paris, 1880.
Dernièrement M. Lambrigot, founctionnaire de l’administration des lignes télégraphiques, l’auteur de divers perfectionnements apportées au télégraphe Caselli, m’a montré un système de phonographe combiné par lui et qui a été réduit à sa plus simple expression. Voici la description du procédé de M. Lambrigot telle qu’il me l’a envoyée: L’appareil se compose d’un plateau de bois dressé verticalement sur un socle et fixé solidement. Au milieu de ce plateau se trouve une ouverture ronde recouverte d’une feuille de parchemin bien tendue, sur laquelle appuie un couteau d’acier qui doit, comme la pointe de phonographe, tracer les vibrations. Un bâti solide s’élève depuis le socle jusqu’au milieu de plateau, et support un glissière qui permet à un chariot de circuler devant ce plateau. Sur ce chariot se trouve une baguette de verre dont l’un des faces est recouverte de stéarine. En rapprochant le chariot et en le faisant aller et venir, la stéarine se trouve en contact avec le couteau et prend régulièrement sa forme qui est héme-cylindrique sur toute sa longueur. Lorsqu’un bruit se fait entendre, la feuille de parchemin se met en vibration et communique son mouvement au couteau qui pénètre dans la stéarine et trace des stries variées. La reproduction ainsi obtenu sur la baguette de verre est soumise aux procédés ordinaire de métallisation. Par la galvanisation, on obtient un dépôt de cuivre qui reproduit les stries en sens inverse. Lorsqu’on veut faire parler la lame métallique, il suffit de passer légèrement sur les signaux une pointe de bois d’ivoire ou de corne, et en la promenant plus on moins vite, on peut faire entendre des intonations diverses sans altérer la prononciation. En raison de la dureté du cuivre par rapport au plomb la lame de cuivre qui contient les traces des vibrations, peut donner sur ce dernier métal un nombre illimité de reproductions. Pour obtenir ce résultat, il suffit d’appliquer sur la lame en question un fil de plomb, et d’opérer sur ce fil une pression convenable. Le fil s’aplatit et prend l’empreinte de toutes les traces qui apparaissent alors en relief. En passant a travers ces traces, la tranche d’une carte à jouer, on provoque les mêmes sons que ceux que l’on obtient avec la lame de cuivre. Suivant M. Lambrigot, les lames parlantes peuvent être utilisées dans bien des cas; pour l’étude des langues étrangères, par exemple, elles permettront d’apprendre facilement la prononciation, car on pourra, en les reunissant en assez grand nombre, en former une sorte de vocabulaire qui donnera l’intonation des mots les plus usités dans telle ou telle langue. Il a trouvé moyen, par un procédé extrêmement simple, d’imprimer fortement, a l’intérieur d’une petite rigole de cuivre, les vibrations déterminées par la voix, et elles sont assez nettement gravées pour qu’en passant au travers la pointe emoussée d’une allumette on puisse entendre des phrases entières. Il est vrai que cette reproduction de la parole est encore très imparfaite, et qu’on ne distingue les mots que parce qu’on les connaît d’avance; mais il est possible qu’on puisse obtenir de meilleurs résultats en perfectionnant les système; toujours est-il que cette impression si nette des vibrations de la voix sur un métal dur est une invention réellement intéressante. Récentement M. Lambrigot a perfectionné son système, non seulement en le rendant susceptibles d’être reproduits facilement, mais encore en donnant plus d’amplification aux sons. Il lui a suffit pour cela d’estampiller sur des demi-cylindres de plomb, les traces produites sur les rigoles métalliques dont nous avons parlés précédement, et d’adapter a la carte destinée a être frottée sur les clichés, un fil de plomb communiquant a une sorte de cornet de carton, disposé comme les téléphones a ficelle. Le centre de cette carte de papier est renforcé par deux cercles de carton qui la rendant plus rigide en cet endroit que sur les bords, et en frottant assez rapidement de la main droit, l’un des points du bord circulaire de cette carte contre le cliché de plomb, alors qu’on tient a l’oreille, de la main gauche, le cornet de carton, en entend suffissament fort les sons produits pour pouvoir distinguer les mots, surtout quand on les connaît d’avance. |
Phonograph of Mr.
Lambrigot. Lately Mr. Lambrigot, an officer of the administration of telegraph lines, the author of divers improvements applied to the Caselli telegraph, showed me a system of phonograph contrived by him, and which has been reduced to its most simple form. Here is the description of the process of Mr. Lambrigot as he has sent it to me: The apparatus consists of a flat piece of wood set up vertically on a base, and fastened solidly. At the center of this flat piece of wood is a round hole, covered over with a sheet of well-stretched parchment, against which bears a steel knife, which should, like the point of the phonograph, trace its vibrations. A solid piece rises from the base to the center of the flat piece of wood, and supports a slide, which permits a car to move round before this flat piece of wood. On this car is a rod of glass, one of the faces of which is covered over with stearine. By approaching the car, and causing it to go back and forth, the stearine comes into contact with the knife and takes its form regularly, which is semi cylindrical, the whole of its length. When a sound is heard, the sheet of parchment is put into vibration and communicates its movement to the knife, which penetrates into the stearine and traces varied lines. The reproduction thus obtained on the rod of glass is subjected to the ordinary processes of metallization. By galvanization a deposit of copper is obtained, which reproduces the lines in an inverse sense. When it is desired to cause the metallic sheet to talk, it suffices to pass lightly over the signs a point of wood, of ivory or of horn, and by moving it along more or less quickly, diverse intonations can be heard without altering the pronunciation. By reason of the hardness of copper relative to lead, the sheet of copper which contains the traces of the vibrations can give an unlimited number of reproductions on the last metal. In order to obtain this result, it suffices to apply on the sheet in question a wire of lead, and to exert on this wire a suitable pressure. The wire flattens, and takes the imprint of all the traces, which appear then in relief. By passing the edge of a playing-card across these traces, the same sounds will be produced as those that are obtained with the sheet of copper. According to Mr. Lambrigot, the speaking sheets can be utilized in many cases; for the study of foreign languages, for example, they will permit of easily learning the pronunciation, for one will be able, by joining them in a sufficiently great number, to form of them a sort of vocabulary, which will give the intonation of the words most used in such or such language. He has found means, by a process extremely simple, to imprint strongly in the interior of a small trench of copper, the vibrations determined by the voice, and they are so cleanly engraved that by passing them across the dulled point of a match, entire phrases can be heard. It is true that this reproduction of speech is still very imperfect, and that the words are distinguished only because they are known in advance; but it is possible that better results might be obtained in perfecting the system; so clean an impression of the vibrations of the voice upon a hard metal is, however, always a really interesting invention. Recently Mr. Lambrigot has improved his system, not only in rendering it susceptible of being easily reproduced, but further in giving more amplification to the sounds. In order to do that, it suffices for him to stamp on these semi-cylinders of lead the traces produced on the metallic trenches of which we have heretofore spoken, and to adapt to the card intended to be rubbed on the stereotype plate a wire of lead communicating with a sort of horn of pasteboard, arranged like the thread-telephones. The center of this paper card is strengthened by two circles of cardboard, which render it more rigid in that place than at the edges, and, by rubbing one of the points of the circular edge of this card, with the right hand, with suitable rapidity against the stereotype plate of lead, whilst with the left hand holding to the ear the horn of pasteboard, the sounds produced are heard with sufficient loudness to enable one to distinguish the words, especially when they are known in advance. [Court translation] |